Samedi 28
Avril 2007
- Salon Vidéo
Salon Vidéo de Printemps
INSTALLATION - DIFFUSION - PERFORMANCE - TABLE D’HÔTE
Les Salons Vidéos : une proposition en 4 actes sur le médium vidéo
par 68 Septante asbl et Troisième Etage.
Avec les films à la séance de Loïc Connanski, Güldem Durmaz-Ergün & Elelci-Zeki Gürarslan & Umar Jibirin & Mustafa Mahaman & Masoumeh Mousazedeh & Bénédicte Liénard & Valérie Vanhoutvinck, Nelson Sullivan, Laura Waddington, Lucia Wainberg.
Des installations de Loïc Connanski et Marianne Pistone
Une performance audiovisuelle de Tilò Lagalla
Par l’intermédiaire de la vidéo, des auteurs s’impliquent intimement et font connaître leurs sentiments sur le monde contemporain. Ce troisième salon montre comment des artistes font usage de l’outil vidéo pour prendre la parole, l’offrir à ceux qui en sont privés et favoriser son émergence.
INSTALLATION samedi et dimanche
Tout bas de Marianne Pistone - 2002
Ce soir, Monsieur et Madame dînent l’un en face de l’autre ; ils se taisent ; entre eux s’allonge encore la table toujours plus interminable.
Il en va de même depuis vingt-cinq ans.
Ils se taisent. Mais sans doute, n’en pensent pas moins.
Alors il nous est donné d’entendre ce qui se dit tout bas.
Boucles de Loïc connanski - 1998
L’interactivité c’est : "Le client est roi".
Avec ces boucles, je suis marionnette du cliqueur. S’il le désire, je peux rester des heures à faire le même geste, increvable, mieux qu’un robot.
Boucles a été conçue pour un CD-Rom intéractif. Nous présentons ici les séquences vidéos ayant servi de base à ce CD-Rom.
Compilation vidéo de Loïc connanski - 1991/2006
Un grain de folie furieuse souffle sur les vidéos de Loïc Connanski.
C’est corrosif, impertinent et méchamment drôle.
Ses vidéos apparemment simples dans la conception et dans la forme le sont moins par leur portée critique sur le monde de la communication de l’image et surtout de la TV.
Tour à tour grandguignolesque et provocateur, acteur polymorphe voire performer, incarnant un monsieur tout-le-monde un peu niais, l’univers en trompe l’œil de Connanski échappe à toute classification.
Avec une espèce d’hystérie, une imagination et une créativité hors norme, il exploite les codes du langage télévisuel et les techniques expressives du montage avec la volonté de montrer comment la manipulation et le détournement d’images et de sons, construisent du message, fabriquent de l’information, transforment le sens.
Comme un illusionniste qui rate exprès ces tours de passe-passe, dans les vidéos de Connanki, le décor a toujours son envers.
C’est un miroir grossissant qui dévoile les artifices du médium.
Sans être didactique, son travail pourrait néanmoins servir de support à une éducation à l’image. Une contre-propagande à la dictature des médias rafraîchissante et désopilante.
SÉANCES du samedi
18h30 - Séance #1 : Pour vivre j’ai laissé - 30 ’ - 2004
Film d’atelier réalisé par Ergün Elelci, Zeki Gürarslan, Umar Jibirin,
Mustafa Mahaman et Masoumeh Mousazedeh, sous la direction de Bénédicte Liénard, Güldem Durmaz et Valérie Vanhoutvinck
En septembre 2004, des réalisateurs rencontrent un groupe
de demandeurs d’asile. Ces derniers s’emparent de la caméra et filment leur quotidien. Leurs intuitions, leurs récits, leur lyrisme et leur humour transforment l’exercice « d’atelier » en acte de création expressif et poétique.
19h30 : Soupe et tartines (bio) - 3 €
20h30 - Séance # 2 : Focus Laura Waddington
Cargo - 29’ - 2001 - vo en st fr
À l’origine une commande : un travail en vidéo sur un port. Or Laura, vidéaste anglaise née en 1970 et formée à New York dans le giron du cinéma expérimental, a la phobie de l’avion. Elle imagine donc de rejoindre son port en cargo. Mais pas n’importe quel cargo : un cargo container uniquement peuplé d’hommes, des marins philippins en l’occurrence. Evidemment, on commence par lui dire non.
Mais, fidèle à son tempérament, Laura s’obstine malgré les refus et finit par se faire accepter parmi la trentaine d’hommes. Sa caméra lui sert à la fois de bouclier et de fer de lance pour s’incruster là où on ne voudrait surtout pas d’elle.
À l’arrivée, Cargo est rien moins qu’éblouissant. Images en apesanteur, travail sur la durée, couleurs hallucinantes et surtout, à travers la voix off, elle rend à ces hommes une humanité et une dignité exemplaire.
Border - 27’ - 2004 - vo en st fr
En 2002, Laura Waddington a passé plusieurs mois dans les champs autour de la Croix Rouge à Sangatte avec des réfugiés afghans et iraquiens qui essayaient de traverser le tunnel sous la Manche pour rejoindre l’Angleterre.
Filmé entièrement de nuit avec une petite caméra vidéo, Border est un témoignage personnel sur le sort des réfugiés et la violence policière qui a suivi la fermeture du camp.
22h00 - Séance # 3
Carcel Libertad de Lucia Wainberg - 31’ - 2006 - vo en st fr
"Prison Liberté" a été conçu à la manière d’un road-movie très personnel.
Lucia, jeune femme franco-uruguayenne de 26 ans, cherche des témoignages sur la mémoire de la dictature en Uruguay.
Elle interroge d’abord ses proches puis différents protagonistes qui ont joué un rôle dans cette histoire. Lucia nous fait découvrir avec légèreté les silences, les peurs et l’oubli de toute une société qui ne peut encore appréhender ses dénis.
SÉANCES du dimanche
19h00 : Mais … pourquoi pars-tu ? - J’ai un monochrome à finir.
Vidéo-performance de Tilò Lagalla
"Une suite de séquences vidéos en niçois traduites en anglais, pantaïer à la maison et aux environs. Ces petites pièces tchatchent de la compétition, de la chance, du Gòbi, de la création, dei tantiflas (potatoes), du retour à l’immanence e companhia.
Un heureux croc-en-jambe aux discours, aux comportements, et attitudes convenues de notre société du spectacle." D. Coliopoulos
20h00 : Table d’hôte - 5€ - Repas végétarien de saison (bio)
21h00 - Séance # 1
La petite vidéo rouge du sur commandant Connanski de Loïc Connanski
14’30’’ - 1998 - vo fr
22h00 - Séance # 2 : Focus Nelson Sullivan
Nelson Sullivan, mort à New York en 1989, a toujours filmé les personnes et les événements de son entourage. Il ne fait aucun travail de montage, tenant sa caméra à bout de bras, l’objectif grand angle pointé sur lui, il déambule parmi les événements tout en les commentant. Il tourne régulièrement la caméra vers ce qu’il a choisi de nous montrer. Nelson a acquis une telle maîtrise, qu’il entraîne le spectateur dans une visite courtoise et détaillée de son quartier, de certains cafés, du Chelsea Hotel et d’autres lieux new-yorkais. Nelson est gay, il nous présente ses amis, la plupart travestis, et leur parle par caméra interposée. Ceux-ci répondent à l’objectif, avec la grâce réservée au plus charmant regard, conscients du fait que l’identité de Nelson s’est déplacée dans sa caméra.
Gay Day Parade - 26’ - 1989 - vo en st fr
On retrouve la bande à Nelson, dans une sortie plus militante, pour la parade annuelle des homosexuels new-yorkais.
A walk to the peer, the last day - 29’ - 1989 - vo en st fr
Nelson part se promener avec son ami Bill et son chien sur les anciens docks, où il avait coutume de se rendre dans les années 70.
Cette vidéo est troublante par son caractère prémonitoire. Pleins de nostalgie et de regrets, les propos de Nelson semblent contenir la conscience d’une mort prochaine mais inattendue, qui surviendra effectivement la nuit suivante.
Le Salon Vidéo de Printemps est organisé avec le soutien du Ministère de la Communauté française de Belgique Direction Générale de la Culture, service des arts plastiques, de l’Ambassade de France et des Ateliers Mommen asbl.
Merci à tous les participants, à IF asbl et La pose longue asbl.